Depuis quelques jours, la 2e cryptomonnaie du marché, l’Ethereum, se porte très bien. Après avoir frôler de peu les 1000 dollars début juillet, la cryptomonnaie de Vitalik Buterin se réveille d’entre les morts. Ce rebond est peut-être dû à l’arrivée imminente de l’évènement le plus attendu de l’espace crypto, « The Merge » prévu pour le 19 septembre prochain.
C’est quoi « The Merge » ?
Précédemment appelée ETH 2.0, le « merge » (fusion en anglais) Ethereum est un événement pluriannuel conçu pour faire évoluer la blockchain d’un mécanisme de consensus proof-of-work à un mécanisme proof-of-stake. Si la fusion réussit, Ethereum passera à un protocole plus écologique et plus efficace. Mais pour mieux comprendre les motivations de la fusion, nous devons revoir l’histoire de la blockchain.
La technologie blockchain de première génération, telle que le Bitcoin, a débuté avec un objectif simple : effectuer des transactions numériques sans banques. Grâce à l’innovation des smart contracts, Ethereum a étendu le pouvoir du consensus décentralisé pour permettre un large éventail d’applications dans des domaines tels que la santé, les jeux et le Web3. Grâce à cette évolution, la vision de la blockchain est passée d’un système d’exploitation financier à un système sociétal.
Cependant, à mesure que la demande d’Ethereum a augmenté, l’architecture centrale d’Ethereum a commencé à montrer des signes de congestion, entraînant parfois des frais de 500 dollars par transaction et consommant autant d’énergie qu’un petit pays. Ces limitations de coût empêchent l’adoption nécessaire pour qu’il puisse fournir des solutions décentralisées à l’échelle de la société.
Comment le proof-of-stake aide-t-il Ethereum ?
Le proof-of-stake (PoS) (preuve d’enjeu en français) ne résout pas immédiatement les frais de gas élevés, mais elle aide Ethereum à réduire sa consommation d’énergie à celle d’une petite ville. Il s’agit de la prochaine étape essentielle vers l’évolutivité mondiale.
Le proof-of-stake, comme son prédécesseur, le proof-of-work (PoW), est un mécanisme de consensus. En d’autres termes, c’est la manière dont le réseau s’accorde sur ce qui est vrai. Avec Ethereum, la « vérité » peut être n’importe quoi, d’une simple transaction aux clauses complexes d’un smart contract.
Pour que tous les participants d’un réseau se comportent de manière appropriée, le mécanisme a besoin de règles et de récompenses, tout comme un jeu. De plus, pour empêcher la tricherie, le mécanisme doit exiger que les participants mettent en jeu quelque chose de valeur.
Pour le proof-of-work, cette exigence est une énergie et un équipement coûteux. En revanche, le proof-of-stake exige des participants qu’ils placent des fonds temporairement bloqués dans le mécanisme. La suppression de l’exigence énergétique permet à Ethereum d’atteindre des proportions mondiales.
La Beacon Chain, la phase 0 de « The Merge »
Le passage au proof-of-stake demande du temps. L’équipe de développement d’Ethereum travaille sur la transition depuis 2016 et a repoussé le passage à de multiples reprises. Un énorme écosystème Web3 d’apps commerciales décentralisées, d’échanges décentralisés et de places de marché NFT (jetons non fongibles) dépend d’une transition sans erreur.
Ainsi, le 1er décembre 2020, l’équipe a lancé la Beacon Chain, la phase 0 d’une fusion lente et prudente. La Beacon Chain est une sidechain PoS parallèle à la blockchain PoW existante d’Ethereum, souvent appelée le mainnet Ethereum. Elle n’a pas d’impact sur les utilisateurs ou les applications de la chaîne principale et ne prend pas en charge les smart contracts, mais sert plutôt à enregistrer toutes les transactions. On peut considérer cette sidechain comme un relayeur, elle attend son tour pour prendre le relais mais doit courir à la même vitesse avant le passage officiel du témoin.
Cette sidechain utilise un smart contract à pont unidirectionnel. Elle permet aux utilisateurs de mettre en jeu ou de déléguer leur ETH à une adresse de validation de la Beacon Chain, mais les empêche de retirer des fonds ou des récompenses. Les utilisateurs seront probablement en mesure de retirer des fonds après les deux mises à jour post-fusion, Shanghai et Capella, qui pourraient avoir lieu d’ici la fin de l’année.
Pourquoi la fusion d’Ethereum est-elle si importante ?
Avec les nouvelles blockchains telles que Solana et Avalanche qui tentent de siphonner les parts de marché d’Ethereum, le problème d’évolutivité d’Ethereum constitue un risque existentiel. Bien qu’Ethereum ait actuellement un effet de réseau et une vaste communauté de son côté, il doit résoudre ces problèmes pour les conserver.
On estime que la fusion réduira la consommation d’énergie de 99,5 %, parallèlement à une baisse de 90 % de l’émission des jetons ETH. Ainsi, beaucoup s’attendent à ce que la demande de jetons ETH augmente, ce qui est une bonne nouvelle pour les investisseurs ETH. En outre, les validateurs de PoW devraient passer de l’investissement dans des GPU coûteux à la détention d’une participation dans Ethereum, ce qui ajoute encore plus de demande.